Les bonshommes de feu rouge
Dans la ville de Plaisir, dans les Yvelines, une informatrice, Claire S. de Montreuil, m’informe que certains feux de signalisation destinés aux piétons sont défaillants.
Cette défaillance est fort dommage. En effet, ce type de feu rouge, où l’homme porte chapeau, devient bien rare devant l’offensive des diodes luminescentes. (La documentation qui suit est extraite de la vaste collection d’Hélène Degroote)
Dans les années 1970, ces bonshommes lumineux avaient chapeau, veste, pattes d’eph’ et parfois même perspective.
Dans les années 1980, ils perdent ces caractéristiques…
Les années 90 sont celles de la L.E.D.
Et les années 2000 (c’est entièrement faux mais c’est pour les besoins de la progression narrative) sont celles du détournement de bonhomme (qui change parfois de genre) :
Les pays, proches ou lointains, emploient parfois les mêmes techniques de signalisation. Leur omniprésence est souvent invisible, mais pas tout le temps. A Berlin, quand le bonhomme de feu rouge local a été rationalisé, les habitants se sont rebellés. Il a gardé son chapeau et son embonpoint :
3 commentaires
Un commentaire par Etienne (21/05/2005 à 20:06)
Dis moi, que de nouveaux objets tu offres à une sociologie urbaine un peu discrète ces derniers temps! A quand une sociographie des kiosques à journaux? Une étude du tracé des lignes de passage piéton? (dont chacun sait depuis Durkheim qu’ils sont la forme cristallisée des représentations collectives des riverains). On pourrait se prendre à rêver, une fois cette révolution théorique réalisée, de sujets d’agrégation du genre “trottoir et changement social”, “le Parc dans les analyses de l’Ecole de Chicago”, “le champ et l’abribus dans la théorie de P. Bourdieu”…
Un commentaire par coulmont (22/05/2005 à 16:34)
“Habitus et abribus : genèse et structure d’une structure génétique”… à voir…
Heureux en tout cas que l’ironie de l’étude sur les bonshommes soit apparente !
Un commentaire par Luc (24/05/2009 à 20:09)
Pour le bonhomme de Berlin il s’agit de Berlin Est. Après la réunification, l’administration a voulu imposer celui en usage à l’Ouest. Comme la population n’était pas d’accord, on a gardé les deux mais en les mélangeant pour supprimer (relmativement) l’ancienne différence géographique…